De nombreuses théories existent concernant les origines de la danse orientale, mais il demeure utopique de pouvoir les déterminer avec précision faute de trace écrite formelle. Survivance du temps des pharaons? Héritage des nomades venus d'Inde? La question reste entière... Il est cependant certain que c'est en Égypte que la danse orientale s'est considérablement ancrée et développée au fil du temps, faisant du Caire le centre du monde de la danse orientale! On distingue en général dans la danse orientale :
- Le style "Sharqi", le plus connu et emblématique, élégant et lyrique
- Le style "Baladi", l'âme de la danse égyptienne, puissant et enraciné
- Le style "Shaabi", le plus moderne, festif et déjanté
- Les folklores, tour d'horizon dansé des régions d’Égypte
Un peu d'histoire de la danse orientale...
Pendant la période antique, le pays des pharaons rayonne sur l'ensemble du bassin méditerranéen et les arts occupent une place prépondérante dans la civilisation de l’Égypte ancienne : musique, chant, danse font partie intégrante de la vie des égyptiens du simple paysan jusqu'au pharaon.
Ensuite, après la conquête romaine (30 av. J.-C.) et la période byzantine (395-639) puis islamique (639-1517), l’Égypte passe sous domination ottomane. C'est à cette période que l'Europe découvre la danse orientale via la campagne d’Égypte, campagne militaire doublée d'une expédition scientifique menée par Napoléon en 1798. A cette occasion, les français issus d'une société relativement puritaine découvrent les danseuses Ghawazee et interprèteront leurs déhanchements comme des invitations de prostituées. C'est à eux que l'on doit le terme erroné et réducteur de "danse du ventre" ("bellydance" en anglais) qui pèse encore sur l'image de la danse orientale de nos jours, et le développement du courant artistique orientaliste.
Au début des années 1920, la danseuse et actrice syro-libanaise Badia Masabni fonde le cabaret Casino-Opéra au Caire et introduit dans la danse traditionnelle égyptienne existante (le "Baladi") des éléments issus du ballet (tours, arabesques, travail sur 1/2 pointe...) et des danses latines pour attirer un public occidental. C'est la naissance du style "Sharqi" et les plus grandes danseuses se succèderont sur la scène du cabaret et dans les films de l'âge d'or égyptien (Samia Gamal, Tahia Carioca, Naïma Akef), accompagnées par les plus grands musiciens et chanteurs de l'époque (Farid El-Atrash, Mohamed Abdel Wahab, Oum Kalthoum...).
Dans les années 50, le gymnaste et danseur égyptien Mahmoud Reda parcourt les villes et campagnes égyptiennes pour créer des danses folkloriques pour la scène à partir des danses qu'il observe dans les différentes régions. Il constitue ainsi un répertoire de folklores égyptiens et se produit dans le monde entier avec Farida Fahmy et le reste de sa troupe.
Enfin, depuis les années 70, la musique pop explose en Egypte et le chanteur Ahmed Adaweya lance le courant de la musique shaabi, une musique festive avec des paroles engagées. D'abord dansé comme le Baladi, le shaabi se transforme pendant la révolution égyptienne de 2011 pour devenir le "mahragan" ou "street shaabi", danse festive sur des musiques électroniques.